2014, Depuis la création

14 juillet Maison de la Francité

Le berceau
Je suis le berceau garni de dentelle blanche
j’accueille les larmes et les rires
je laisse ma porte ouverte pour la pluie et le beau temps
je suis le fil de mes rêves, l’immensité est mon amie
je ferme les yeux, le voyage commence
je suis l’empreinte du temps qui passe
mes joues se rident avec la douceur de la poudre de riz
je suis une, je suis un, je suis tout à la fois
je suis la rage du vent d’hiver, la douceur de la peau d’une pêche
je suis le sourire dans vos yeux, je m’y noie parfois
j’accroche des balises étoiles de mer dans le noir de votre sommeil
les nuits sont des entrées dans mes mondes secrets
je vous garde une place au chaud dans mes insolites et extravagantes histoires
mon reflets déformé dans l’eau de la rivière entre opaline et émeraude
mon reflet transformé dans l’eau sage d’un lac de montagne : bleu, gris, blanc, immense
je suis la main sur le cœur
je suis la main sur les plaies
je suis un, je suis une, je suis tout à la fois
je choisis la coupe pour recevoir votre sang, pour partager le vin, pour abreuver ma soif d’infini
je suis la douceur d’un jour terminé
je suis la peur du jour d’après
je suis le courage de remonter le courant
je suis le berceau des prochains soleils
Isabelle, juillet 2014, 45 ans

Femme-eau
je suis la femme couleur lilas réveillée au printemps
j’illumine de couleurs les giboulées
entre soleil et pluie, je sors de ma coquille
j’ose m’aventurer sur les terres inconnues
les regards hautains ne m’effraient pas
les rires moqueurs ne me mordent pas
j’avance sûre de moi
sur les chemins caillouteux, mon pied ne trébuche pas
mes pas suivent ceux d’autres femmes fortes et fières
le chemin est long, ça et là des épreuves, des défis
mes pas me conduisent à la rivière
retour à mon essence
l’eau murmure, j’en bois pour apaiser mes doutes et la fatigue
je trouve réconfort dans le retour salvateur du jour après la nuit
dans la carte du ciel où chaque étoile à sa place
dans le soleil après la pluie
Isabelle, juillet 2014, 45 ans


Ce que je suis…

Je suis l’Eurasie, prénommée Ophélie
Mes pieds reposent sur deux cultures
Tandis que ma tête demeure dans les nuages
Mon continent vogue libre
Et sent le doux parfum du jasmin
Mes yeux bridés sourient à ce plat pays qui est le mien.

Je suis l’Abondance et l’Excès
Ma gourmandise ne connaît aucune limite
Je dévore, j’engloutis
Chaque jour, je me remplis
Pour être pleine comme la lune
Qui dans la nuit brille
Qui dans la nuit pleure
Qui au petit jour rit.

Je suis un éléphant amnésique
Ma mémoire se désagrège en gruyère
Il y a les souvenirs douloureux qui persistent
Et il y a tout le reste que j’oublie
C’en est maintenant assez
Qu’ils s’en aillent, les fantômes du passé
Les ombres du présent, les futurs incertains !

Je suis l’Eternité
J’ai vécu mille vies
Aventurière ou casanière
Audacieuse ou farouche
Intellectuelle ou naïve
Courageuse ou paresseuse
Belle ou cruelle
Terre dévastée ou tour arrogante.

Je suis tout feu, tout flamme
Je m’emballe et je m’enflamme
Je me consume et tout me brûle
Mes briques résistent et parfois tombent
Je suis une tempête dans un verre d’eau trouble
Mes mers intérieures s’agitent
Après les tsunamis, après les incendies
Toujours je me reconstruis.

Je suis le Sable fin sous vos pas
Qui se meut tantôt en tristesse, tantôt en allégresse
Le vent récurrent souffle sur mes beaux châteaux
Qui s’effondrent en des tas désolants
Il éparpille mes grains mais ne me brise pas
Lentement mais toujours je me rebâtis.

Je suis la pesante Solitude
Pourtant, je rêve d’harmonie
Et d’un horizon qui s’étend à l’infini
Ma route sera moins rude
Si vous prenez ma main et que nous marchons ensemble.

Je suis la Parole sacrée
Cadeau du ciel, je circule
Je me faufile, je glisse
Je fais mouche ou je me heurte aux murs
Mes mots blessent ou caressent
Je joue avec eux, les assemble, les combine
Ils sont ma force
Pour eux, je deviens virtuose.

Je suis le Silence qui s’installe
Ma langue si bavarde s’est bâillonnée
Il n’y a plus que la rumeur qui danse
Je suis le masque qui se cache
Mes émotions sont réprimées
Mais parfois elles vous éclatent à la figure
Je suis la glace qui se brise
Sous le poids des maux
Avec les débris je peux percer votre cœur
Je suis la Douleur secrète
Toute petite, je me fais discrète
Je suis tapie et j’attends mon heure
Pour vivre au grand jour ma souffrance
Mais derrière l’errance, il y a nos retrouvailles.

Je suis la Fougue qui vous surprend
Qui vous étreint, qui vous entraîne
En quête de magie, en quête de frissons
Plongez avec moi et ressentez mon vertige.
Ophélie De Loz (37 ans), 14/7/14

Papa
Je suis un Papa .
Je décide .
A contre courant j’avance  élégamment ,intrépide
Je mets fin à la malédiction des Atrides.
Je suis là,sensible.
Je fabrique.
J’attrape,je soulève,je rattrape,j’emmène,je promène.
J’illumine d’amour les yeux de mes enfants.
Je suis Nous .
Je suis le rêve des parents.
Je suis l’architecte et le maçon.
Un grand pré vert,une forêt
Je sens bon.
Je suis le village où nous nous rencontrons;
Le banc où complotent les plus grands compagnons;
La claire fontaine où tous ont le cœur gai.
Je suis un papa ,je reste ,je ne pars pas.
Je suis le tronc où viennent s’appuyer les garçons,
Je fais pousser l’imagination .
Emma